Décrire, Figurer, Imaginer
HLP 2e semestre :
Les représentations du monde
Littérature

La description de la terre peut aussi être mythologique et expliquée par les mythes, c'est-à-dire des récits symboliques exprimant une vérité spirituelle ou religieuse.

Mythologie mésopotamienne


BABYLONE : MARDUK LE TERRIBLE


Au pays de Babylone, ce fut la Déesse mère Tiamat, fécondée par le dieu Apsou, qui engendra tous les autres dieux.
Mais les dieux étaient alors de jeunes gaillards grands et forts qui aimaient faire la noce et qui organisaient des parties qui duraient jusqu’au petit matin. Et cela devint pire encore lorsque ils eurent eux-mêmes engendré des enfants et des petits enfants qui, très mal élevés par des parents trop riches, se mirent à faire encore plus de bruit qu’eux.
Ainsi, Tiamat, leur mère et grand-mère, n’arrivait pas à dormir tranquillement et pendant la nuit elle s’agitait dans tous les sens. Car le vacarme était épouvantable. Pourtant c’étaient de bons garçons : mais ce qu’ils faisaient était exaspérant. Leur père et grand-père, Apsou devint même tellement furieux qu’il vint trouver Tiamat et lui dit qu’il avait envie de les anéantir tous une bonne fois pour que cessent leurs agissements et qu’ils puissent, eux, les grands-parents dormir tranquillement. « Il n’y a pas d’autre solution, ajouta-t-il. » - « Il n'en est pas question, répondit Tiamat ; nous ne pouvons pas détruire ce que nous avons créé. »
Mais la troupe des jeunes dieux eut vent des menaces d’Apsou, leur père et grand-père. Ils se réunirent, ils délibérèrent et le plus audacieux d’entre eux, Ea, vint trouver Apsou et prononça contre lui des incantations qui le plongèrent dans un profond sommeil. Il le dévêtit alors, lui ôta sa couronne, le dépouilla de sa splendeur et la revêtit lui-même. Puis il enchaîna Apsou et le mit à mort. Après quoi Ea fit ériger un temple sur sa dépouille, et dans ce temple (les jeunes n’ont aucun respect !) il vint s’unir à son épouse Damkina, de laquelle naquit Marduk… Marduk, retenez bien ce nom !
Marduk était une sorte de super-dieu. On ne pouvait le comparer à aucun autre. Il était gigantesque, quand il parlait le feu lui sortait de la bouche, il avait quatre oreilles pour entendre tous les bruits qui venaient des quatre coins de l’univers et autant d’yeux pour voir également bien dans les quatre directions. Il était le fils du soleil et le Soleil lui-même, le soleil des cieux. Pour montrer sa puissance, il créa immédiatement quatre vents terribles qui semèrent la terreur sur la mer.
Les dieux de la mer s’emportèrent contre Marduk. Ils vinrent trouver Tiamat, mère des dieux et déesse de la mer, et lui dirent : « Toi qui n’as rien fait pour défendre ton mari Apsou contre la fureur d’Ea, père de Marduk, vois maintenant ce qui arrive : Marduk a créé quatre vents de terreur qui sifflent incessamment à nos oreilles et c’est à notre tour de ne pas pouvoir dormir. Ne nous aimes-tu pas ? Nos yeux sont pâles d’insomnie. Déclare la guerre, déchaîne la tempête, sois victorieuse de Marduk. »
Aussitôt Tiamat, déesse de la mer, enfanta une terrible armée de monstres marins, de serpents, de dragons géants aux dents pointues, de crocodiles aux larges mâchoires, de lions colossaux, de bisons gigantesques... Et elle les mit sous l’autorité du dieu Kingu. Et pour aller contre cette armée, Ea ne voulut pas prendre le commandement, car il avait peur. Et pour aller contre cette armée, Anu non plus ne voulut pas prendre le commandement, car il avait peur. Alors tous les regards se tournèrent vers Marduk, pour qu’il prenne lui-même le commandement de l’armée des dieux contre les monstres. Marduk n'avait pas peur. Et Marduk le super-dieu reçut les pleins pouvoirs.
Marduk se mit en marche contre Tiamat et avec le secours de ses acolytes, les vents, il l’enveloppa d'un filet magique dans lequel elle se trouva prisonnière, incapable même de prononcer les sortilèges qui l’auraient libérée. Marduk alors, bien qu’elle soit sa grand-mère ou son arrière grand-mère, la transperça d’une flèche mortelle. Puis il la vida de son sang et, ayant partagé son corps en deux, de la moitié supérieure il fit le ciel et de la moitié inférieure il fit la terre. Sa tête et ses hanches furent comme deux hautes montagnes destinées à soutenir le ciel. Quant aux monstres marins, il leur mit des anneaux dans le nez et ils furent transformés en animaux de ménagerie. Ensuite Marduk et les dieux qui avaient combattu avec lui s’installèrent dans le ciel où ils commencèrent à construire des palais magnifiques.
Mais les dieux se révoltèrent contre Marduk et refusèrent de faire eux-mêmes les travaux nécessaires pour aménager le monde et assurer leur subsistance. Ils en avaient assez de soulever des pierres et de transporter des montagnes : ils voulaient jouir de leur victoire. C’est alors que Marduk eut une idée géniale : il leur proposa de créer un race d’êtres qui seraient spécialement destinés à être les serviteurs des dieux et à travailler à leur place pour leur assurer ainsi une vie opulente et oiseuse. Afin que cet être nouveau, qu’ils allaient appeler L'HOMME, soit parfaitement digne de sa tâche, ils décidèrent de le fabriquer en mélangeant à l’argile dont il serait pétri le sang d’un dieu. Et c’est dans ce but qu’ils immolèrent Kingu, qui avait combattu avec Tiamat, mais qui, même traître, était encore un dieu. Et son sang fut mélangé à l’argile avec lequel furent modelé les sept premiers hommes et les sept premières femmes. Tous les dieux applaudirent à cette sublime invention.
Ainsi furent créés les hommes, pour le service des dieux. Et lorsque les hommes se furent multipliés, ils se mirent en effet au travail, édifièrent des tours pour soutenir le ciel, achevèrent les palais des dieux, qui étaient les temples, leur dressèrent des statues, qu’ils habillaient chaque jour de riches tissus et nourrissaient des mets les plus fins. Pour les distraire, ils les promenaient aussi en procession, ou encore ils leur donnaient des fêtes avec des danses et des chants. Et ils veillaient, quand le temps était venu, à les marier avec les déesses qui leur convenaient. Telle était et telle est encore pour l’éternité la fonction des hommes. Et, s’ils se révoltaient contre leur dur esclavage, ou simplement s’ils faisaient trop de bruit, Marduk les punissait en leur envoyant par exemple une peste, ou une terrible sécheresse qui les affamaient. Ou même, il tentait de s’en débarrasser en les noyant dans un déluge. De toute façon il leur avait donné de dures lois qu’ils devaient respecter sous peine de châtiments graves. Pauvres hommes ! Mais ils survécurent et ils construisirent la puissante ville de Babylone. Et ils chantaient des hymnes à Marduk : Gloire à Marduk, qu’il soit seul notre Dieu.
L'élève n'a pas donné ses sources.


Mythologie gréco-romaine


Texte mythologique proposant une représentation du monde

« Avant la création de la mer, de la terre et du ciel, voûte de l’univers, la nature entière avait un aspect uniforme; on a donné le nom de chaos à cette masse informe et grossière, bloc inerte et sans vie, assemblage confus d’éléments discordants et mal unis entre eux. L’air, la mer et la terre étaient confondus ensemble : ainsi la terre n’avait pas de solidité, l’eau n’était pas navigable, l’air manquait de lumière. Ennemis les uns des autres, tous ces éléments rassemblés en désordre, le froid et le chaud, le sec et l’humide, les corps mous et les corps durs, les corps lourds et les corps légers, se livraient une éternelle guerre.

Un dieu, si ce n’est la bienfaisante Nature elle-même, mit fin à cette lutte, en séparant la terre du ciel, l’eau de la terre, et l’air le plus pur de l’air le plus épais. Quand il eut débrouillé ce chaos et séparé les éléments en indiquant à chacun d’eux la place qu’il devait occuper, il établit entre eux une éternelle harmonie. Puis il façonna d’abord la terre encore inégale par certains côtés, et l’arrondit en un globe immense.

Le dieu crée ensuite les vents, les cours d’eau, les montagnes, une région brûlante au milieu du globe, des régions éternellement enneigées aux pôles et entre elles des régions tempérées. Puis les astres, cachés auparavant dans la nuit du chaos commencèrent à briller dans toute l’étendue des cieux ; et afin que chaque région eût ses habitants, la voûte céleste devint la demeure des astres et des dieux, les eaux se peuplèrent de poissons, la terre de bêtes fauves, et l’air d’oiseaux qui le battent de leurs ailes.
Un animal plus noble, doté d’une intelligence plus élevée, et fait pour commander aux autres, manquait encore. L’homme naquit : soit que l’ouvrier sublime, qui a créé l’univers à partir du chaos, l’ait formé à partir d’une semence divine ; soit que le fils de Japet, détrempant avec de l’eau l’argile de la terre, l’ait façonnée à l’image des dieux. Tandis que les autres animaux courbent la tête et regardent la terre, l’homme porta ses regards vers les cieux. Ainsi la terre, qui n’était auparavant qu’une masse informe et grossière, donna naissance au premier des humains. »
Ovide, Les métamorphoses, « Livre I ».



Poème Grec

"Donc, avant tout, fut le Vide ; puis Terre aux larges flancs, assise sûre à jamais offerte à tous les vivants, et Amour, le plus beau parmi les dieux immortels, celui qui rompt les membres et qui, dans la poitrine de tout dieu comme de tout homme, dompte le cœur et le sage vouloir. Du Vide naquirent Erèbe et la noire Nuit. Et de Nuit, à son tour, sortirent Éther et Lumière du Jour. Terre, elle, d’abord enfanta un être égal à elle-même ; capable de la couvrir tout entière, Ciel Étoilé, qui devait offrir aux dieux bienheureux une assise sûre à jamais. "

Hésiode, Théogonie, traduction Les Belles Lettres

Suite du texte proposée par un autre élève :

.Elle mit aussi au monde les hautes Montagnes, plaisant séjour des déesses, les Nymphes, habitantes des monts vallonnés. Elle enfanta aussi la mer inféconde aux furieux gonflements, Flot — sans l'aide du tendre amour. Mais ensuite, des embrassements de Ciel, elle enfanta Océan aux tourbillons profonds,— Coios, Crios, Hypérion, Japet — Théia, Rhéia, Thémis et Mnémosyne, — Phoibé, couronnée d'or, et l'aimable Téthys. Le plus jeune après eux, vint au monde Cronos, le dieu aux pensers fourbes, le plus redoutable de tous ses enfants ; et Cronos prit en haine son père florissant. »
Du chaos naissent les dieux

Au début, c’est le Chaos qui règne. Le Chaos est une matière sans forme. La Terre n’existe pas.

De ce Chaos surgit la Terre (Gaïa), Éros (l’Amour), Tartare (les Enfers), Erèbe (les ténèbres qui recouvrent les Enfers) et la Nuit (l’Obscurité).

Comment naissent-ils ? Nul ne le sait.

Toujours est-il que de l’union de la Nuit et d’Erèbe, naissent le Jour, la Lumière, la Ruine, la Mort, la Souffrance, la Tromperie et la Discorde.

De la Discorde naissent le Meurtre, le Carnage, le Crime et le Combat.

Pas de source



Je ne comprends pas le choix de ce texte.
Mythologie biblique


Texte mythologique- Bible

Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », et il appela les ténèbres « nuit ». Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour.Dieu dit : « Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux. » Et Dieu fit l’étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et cela fut ainsi. Dieu appela l’étendue « ciel ». Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le deuxième jour.Dieu dit : « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec apparaisse. » Et cela fut ainsi. Dieu appela le sec « terre », et il appela la masse des eaux « mers ». Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit : « Que la terre produise de la verdure, de l’herbe et des arbres fruitiers et qu’ils aient en eux leur semence pour se reproduire. » Et cela fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de l’herbe et des arbres fruitiers ayant en eux leur semence pour se reproduire. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le troisième jour.Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit ; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années ; et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand pour présider au jour, et le plus petit pour présider à la nuit ; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le quatrième jour.[Le cinquième jour, Dieu créa les animaux de la mer et du ciel.]Dieu dit : « Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon leur espèce et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.Puis Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il commande les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les reptiles qui rampent sur la terre. » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit, et leur dit : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et commandez-la. » […] Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour.[…] Dieu acheva au septième jour son œuvre, il se reposa au septième jour de toute son œuvre. Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée.Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés.
La Bible, Ancien Testament, « Genèse », chapitres 1 et 2 (v. 1 à 4), trad. Louis Segond, revue par Stanislaw Eon du Val.
Mythologie polynésienne :


Les fils du Ciel et de la Terre (Polynésie) :


Avant que ne se forme le monde, rien n’existait : ni les sons ni les odeurs, ni les formes ni les mouvements, ni la vie ni la matière. Seul existait le VIDE, illimité, imperceptible... Combien de temps cela dura-t-il ? Nul ne peut le dire, puisque le temps lui-même n’existait pas.

Pourtant, dans cette obscurité immobile, apparut un parfum, léger d’abord, puis de plus en plus net. Il flottait dans l’espace inanimé. Il était né aux confins du Vide, dans la direction que les hommes, beaucoup plus tard, appelleraient l’Est. Puis, toujours vers l’Est, l’obscurité se déchira, et la lumière apparut. Dans les rais de cette lumière naissaient des grains de poussière, car le mouvement et la matière étaient nés également. Le grand bouleversement qui devait conduire à la formation de l’Univers avait commencé. Dans cet espace cosmique encore inorganisé, chaotique, se formèrent peu à peu deux éléments : la Terre, Papa, et le Ciel, Rangi. Papa et Rangi flottaient dans l’espace, éloignés l’un de l’autre.
Cependant une force irrésistible les fit se rapprocher : le Ciel était-il amoureux de la Terre ? On peut le croire, car une fois qu’ils furent réunis, Papa et Rangi se tinrent étroitement enlacés. Bientôt, au sein de l’obscurité piégée entre eux, naquirent plusieurs dieux. En grandissant, les enfants du Ciel et de la Terre se sentirent à l’étroit entre leurs parents : ils bouillonnaient d’énergie, mais que faire, coincés entre ces deux masses qui semblaient indissociables ? Les dieux décidèrent d’agir. Tu, le plus violent, était partisan d’une solution radicale : il fallait tuer Papa et Rangi. Ses frères repoussèrent sa proposition. Tawhiri pensait avoir trouvé un moyen de quitter ses parents sans les séparer : dieu des vents, il lui serait facile de se glisser entre eux et de s’en délivrer.

Mais les autres dieux ne pouvaient envisager cette solution. Il fallait tenter de séparer le Ciel de la Terre en douceur, sans les blesser. Ce fut Tane qui se chargea de l’opération. Tane, dieu des forêts, prit modèle sur les arbres dont les racines s’ancrent dans le sol tandis que leur feuillage caresse le Ciel. Prenant fermement appui, les pieds contre son père et la tête contre sa mère, il s’étira, s’étira, et réussit enfin à séparer ses parents : aussitôt la lumière pénétra dans le monde. C’était compter sans la colère du Ciel : furieux d’avoir dû quitter son épouse, il convoqua près de lui Tawhiri, le dieu des vents, et lui ordonna de semer la tempête sur la Terre où étaient demeurés ses frères. Tawhiri, que la séparation de ses parents avait contrarié, ne se fit pas prier. De son souffle puissant, il déchaîna les vents, creva les nuages : il souleva les vagues de la mer, où son frère Tangaroa s’était réfugié, brisa les arbres des forêts du dieu Tane, et inonda les terres fertiles sur lesquelles régnaient ses deux derniers frères, dieux de la végétation.

Alors ce fut la débandade. Tandis que Tane réussissait malgré la tempête à maintenir ses parents séparés, les reptiles, qui jusque-là habitaient les fonds marins, vinrent se réfugier dans les forêts. Les dieux de la végétation abandonnèrent leur domaine et se cachèrent sous le sol de la Terre. Seul, le violent Tu poursuivit la lutte contre son frère Tawhiri. De part et d’autre, le combat fut acharné. Lorsque Tu parvint enfin à maîtriser le dieu des vents, les inondations reculèrent, la tempête s’apaisa. Vaincu, Tawhiri fut condamné à demeurer en exil auprès de son père le Ciel. Tu se tourna ensuite contre ses frères qui l’avaient abandonné. A nouveau vainqueur, il relégua chacun dans son domaine, mais se réserva le droit d’exploiter les richesses de la mer, des forêts et du sol. Maître d’un monde enfin calme et lumineux, Tu songea à parachever la Création. D’une poignée d’argile rouge, il modela Hine, la première femme, à laquelle il s’unit pour donner naissance au peuple des humains.

L'élève n'a pas donné ses sources.


Mythologie coranique


Le Coran Sourate 2 : La Vache


Verset 22 :
"C'est Dieu qui, de la terre, a fait pour vous un lit, et qui, du firmament, a fait pour vous un abri. C'est Lui qui précipite du ciel la pluie, grâce à laquelle Il fait germer toutes sortes de récoltes pour assurer votre subsistance. [...]"

Verset 29 :
"C'est Lui qui a créé pour vous tout ce qui existe sur la Terre et qui, ensuite, S'est occupé du firmament, pour en tirer avec harmonie sept Cieux, dans Sa science infinie"

Verset 164 :
"Dans la création des Cieux et de la Terre, dans l'alternance de la nuit et du jour, dans les vaisseaux qui sillonnent la mer, chargés de tout ce qui peut être utile aux hommes ; dans l'eau que Dieu précipite du ciel pour vivifier la terre, après sa mort, et dans laquelle tant d'êtres vivants pullulent ; dans le régime des vents et dans les nuages astreints à évoluer entre ciel et terre ; dans tout cela n'y a-t-il pas autant de signes éclatants pour ceux qui savent réfléchir ?"

Mythologie scandinave :

Ce conte provient de Scandinavie et relate les origines du monde et particulièrement la naissance des premiers êtres vivants.


A l’aube du temps, l’espace n’était qu’un abîme sans fond, stérile et désert, limité au nord par le pays des glaces et au sud par le pays du feu. Du premier, monde de nuées et de ténèbres, coulaient douze fleuves de glace. Au coeur du pays du feu naissaient au contraire des rivières d’eau chaude, qui se couvraient de givre à l’approche des régions froides avant de se figer, prisonnières de l’immensité glacée. Ainsi l’abîme originel fut-il comblé peu à peu par des masses d’eau solidifiées par le froid.

Sur cette banquise désolée, le vent du sud se mit à souffler, un vent tiède qui réchauffa la surface gelée. La glace commença à fondre, une première goutte d’eau se forma, suivie d’une deuxième, puis de beaucoup d’autres, et le miracle se produisit : animées d’un souffle mystérieux, les gouttelettes se rassemblèrent pour former le corps du géant, Ymir. Par quel prodige eut-il chaud dans cet univers glacial ? Nul ne le sait, mais il se mit à transpirer, et de la sueur qui coula sous ses aisselles, naquirent deux autres géants, un homme et une femme. Tandis qu’ils s’éveillaient lentement à la vie, de nouvelles gouttes d’eau ruisselèrent à la surface des blocs de glace, et un quatrième être vivant apparut, la vache Audumla. De ses pis gonflés coulaient quatre ruisseaux de lait, auxquels se nourrirent Ymir et ses descendants, les géants. Cependant la vache Audumla léchait les blocs de givre qui l’entouraient, les faisant fondre de son souffle chaud. Alors, sous sa langue râpeuse, apparurent des cheveux, puis une tête et enfin un corps entier : celui d’un cinquième être vivant, Buri. Buri n’appartenait pas à la race des géants.
Pourtant son fils épousa une de leurs filles, et de leur union naquirent les trois premiers dieux du monde scandinave : Odin, Vili et Vé. Entre
les géants et les dieux, ce fut la guerre, violente, impitoyable. Les géants y trouvèrent la mort, mais l’un d’eux réussit à prendre la fuite avec sa femme, vers les régions les plus désolées du pays du givre où ils perpétuèrent leur race. Inerte, le corps d’Ymir gisait sur le sol, recouvrant de sa masse gigantesque l’amas chaotique des blocs de glace. Les dieux étaient bien contents de demeurer seuls maîtres de l’Univers.
Mais quel Univers ! Triste, monotone, désert et glacial ! En contemplant le paysage qui les entourait, ils décidèrent de le transformer et de créer un nouveau monde. “ Quel matériau utiliser ? ” se demandaient-ils en regardant autour d’eux : de l’eau, de la glace, encore de l’eau, encore de la glace ! Et au milieu, le corps de leur ennemi... Pourquoi pas ? Unissant leurs forces, les trois dieux soulevèrent alors la lourde masse sans vie et la lâchèrent dans l’espace où elle devint la Terre, qu’ils appelèrent la Demeure du Milieu.
Du corps du géant naquirent les montagnes, les mers et les rivières. Ses cheveux prirent racine, se couvrirent de feuilles : les forêts étaient nées. Posant ensuite le crâne d’Ymir sur quatre piliers, les dieux en firent la voûte céleste : ils la décorèrent d’étincelles qui voltigeaient au-dessus du pays du feu, et dont la plus grosse devint le Soleil. Enfin, ils mirent de l’ordre dans ce nouveau monde en réglant la succession des saisons et celle des jours et des nuits.
En vérité, ils avaient bien travaillé et méritaient de se reposer et de s’amuser un peu. Dans ce but, il édifièrent un merveilleux palais céleste, aussi vaste qu’une ville, où ils organisèrent de joyeuses fêtes qui rassemblaient un grand nombre de dieux et de déesses. Leur famille s’était agrandie. De temps en temps, ils descendaient se promener sur la Terre en empruntant un arc-en-ciel qui leur servait de pont. Longtemps, la surface de la Terre fut inhabitée. Seuls les nains, race de petits êtres pétris dans la chair même du géant Ymir, y avaient creusé des galeries où ils vivaient sans voir le Soleil, forgeant sans cesse les métaux qu’ils trouvaient.
Un jour, alors qu’ils se promenaient le long d’une plage de la Terre, trois dieux découvrirent deux troncs d’arbres inertes. “ Redonnons-leur la vie ”, proposa l’un des dieux. Ils se partagèrent la tâche : Odin leur fit don du souffle vital ; Hoener leur fit cadeau de l’âme et de la raison ; le dernier, Lodur, les réchauffa et les peignit aux couleurs de la vie. Les troncs s’animèrent, respirèrent, changèrent d’aspect : ensemble, les trois dieux avaient créé le premier couple d’êtres humains.
L'élève n'a pas donné ses sources.


Même remarque.


Le géant Ymir, Cosmogonie

A l’origine, il y a un abîme sans fond entre le Nord, pays des glaces, et le Sud, pays du feu.

Les vents brûlants du sud rencontrent le givre du nord. La banquise commence à fondre. Les gouttes de banquise donnent naissance au

géant Ymir et à la vache géante Audumla.
Ymir se nourrit du lait de la vache géante. Plus il boit, plus il transpire. Sa transpiration engendre d’autres géants. La vache, elle, se nourrit en léchant le haut des glaciers. Elle sculpte à force de lécher, un homme dans le glacier. Cet homme de glace épouse une fille de géants. Ensemble, ils ont des enfants-dieux. Le premier dieu se nomme Odin.
La guerre éclate entre les dieux et les géants. Le géant Ymir est tué dans la bataille. Les dieux prennent le corps d’Ymir et le placent dans l’abîme sans fond entre le Nord et le Sud.
Avec sa chair, ils créent la terre, avec son sang, ils créent la mer et les lacs ; avec ses os, ils créent les montagnes ; avec ses dents, ils créent les pierres ; avec son crâne, ils créent le ciel ; avec sa cervelle jetée en l’air, ils créent les nuages; avec ses cils, ils créent des remparts pour protéger leur domaine ; avec les larves qui mangent le corps du géant, ils créent la race des nains.

Longtemps après, quand les arbres eurent poussés sur la terre, les dieux sculptèrent un homme et une femme dans deux souches. Ils leur donnèrent le souffle de vie, le mouvement, la faculté de parler, d’entendre et de voir. Ils les habillèrent. Ils appelèrent l’homme Askr et la femme Embla. Puis leurs enfants peuplèrent la Terre.

Idem.


Mythologie hindouiste :


Poème indien


Au commencement, cela était non existant.
Cela devint existant, grandit.
Cela devint un œuf.
L’œuf demeura ainsi le temps d'une année.
L’œuf s'ouvrit.
Des deux moitiés l'une était d'argent, l'autre d'or.
Celle en argent devint cette terre,
Celle en or devint le ciel,
L'épaisse membrane du blanc les montagnes,
La fine membrane du jaune la brume et les nuages,
Les petites veines les rivières
Et le liquide la mer
Et le soleil naquit.

Londres, 1926

cité par Marie-Louise von Franz,
Les mythes de la création, La Fontaine de Pierre, 1982
Upanishad vol I
p.54-55, trad. Max Müller, Oxford University Press



Cosmogonie hindoue

Le temps est vu de manière cyclique; il existe donc un cycle de créations et destructions. Lorsque Brahma se réveille et qu'il ouvre les yeux, l'univers et tout ce qu'il contient se crée, lorsqu'il s'endort, tout se détruit. Vishnou protège l'univers. Shiva le détruit et donc mène à sa renaissance. L'univers connaît donc une suite de naissances et de destructions.

On représente traditionnellement le cycle créateur impliquant les trois dieux de la Trimurti comme suit : tandis que Vishnou dort, allongé sur le serpent Ananta (infini), lui-même flottant sur l'océan d'inconscience, de son nombril sort un lotus dans lequel se tient Brahma. Tout en dormant, Vishnou rêve le monde tel qu'il l'a connu, et de ses souvenirs oniriques, Brahma donne naissance à un nouveau monde, nécessairement moins pur que le précédent (d'où la théorie des âges). C'est Shiva qui, par sa danse cosmique, anime l'Univers conçu par la pensée et, à la fin du cycle, le détruit.

L'élève n'a pas communiqué ses sources.

Mythologie indienne :