« Avant la création de la mer, de la terre et du ciel, voûte de l’univers, la nature entière avait un aspect uniforme; on a donné le nom de chaos à cette masse informe et grossière, bloc inerte et sans vie, assemblage confus d’éléments discordants et mal unis entre eux. L’air, la mer et la terre étaient confondus ensemble : ainsi la terre n’avait pas de solidité, l’eau n’était pas navigable, l’air manquait de lumière. Ennemis les uns des autres, tous ces éléments rassemblés en désordre, le froid et le chaud, le sec et l’humide, les corps mous et les corps durs, les corps lourds et les corps légers, se livraient une éternelle guerre.
Un dieu, si ce n’est la bienfaisante Nature elle-même, mit fin à cette lutte, en séparant la terre du ciel, l’eau de la terre, et l’air le plus pur de l’air le plus épais. Quand il eut débrouillé ce chaos et séparé les éléments en indiquant à chacun d’eux la place qu’il devait occuper, il établit entre eux une éternelle harmonie. Puis il façonna d’abord la terre encore inégale par certains côtés, et l’arrondit en un globe immense.
Au début, c’est le Chaos qui règne. Le Chaos est une matière sans forme. La Terre n’existe pas.
De ce Chaos surgit la Terre (Gaïa), Éros (l’Amour), Tartare (les Enfers), Erèbe (les ténèbres qui recouvrent les Enfers) et la Nuit (l’Obscurité).
Comment naissent-ils ? Nul ne le sait.
Toujours est-il que de l’union de la Nuit et d’Erèbe, naissent le Jour, la Lumière, la Ruine, la Mort, la Souffrance, la Tromperie et la Discorde.
De la Discorde naissent le Meurtre, le Carnage, le Crime et le Combat.
Pas de source
Les fils du Ciel et de la Terre (Polynésie) :
Avant que ne se forme le monde, rien n’existait : ni les sons ni les odeurs, ni les formes ni les mouvements, ni la vie ni la matière. Seul existait le VIDE, illimité, imperceptible... Combien de temps cela dura-t-il ? Nul ne peut le dire, puisque le temps lui-même n’existait pas.
Mais les autres dieux ne pouvaient envisager cette solution. Il fallait tenter de séparer le Ciel de la Terre en douceur, sans les blesser. Ce fut Tane qui se chargea de l’opération. Tane, dieu des forêts, prit modèle sur les arbres dont les racines s’ancrent dans le sol tandis que leur feuillage caresse le Ciel. Prenant fermement appui, les pieds contre son père et la tête contre sa mère, il s’étira, s’étira, et réussit enfin à séparer ses parents : aussitôt la lumière pénétra dans le monde. C’était compter sans la colère du Ciel : furieux d’avoir dû quitter son épouse, il convoqua près de lui Tawhiri, le dieu des vents, et lui ordonna de semer la tempête sur la Terre où étaient demeurés ses frères. Tawhiri, que la séparation de ses parents avait contrarié, ne se fit pas prier. De son souffle puissant, il déchaîna les vents, creva les nuages : il souleva les vagues de la mer, où son frère Tangaroa s’était réfugié, brisa les arbres des forêts du dieu Tane, et inonda les terres fertiles sur lesquelles régnaient ses deux derniers frères, dieux de la végétation.
Alors ce fut la débandade. Tandis que Tane réussissait malgré la tempête à maintenir ses parents séparés, les reptiles, qui jusque-là habitaient les fonds marins, vinrent se réfugier dans les forêts. Les dieux de la végétation abandonnèrent leur domaine et se cachèrent sous le sol de la Terre. Seul, le violent Tu poursuivit la lutte contre son frère Tawhiri. De part et d’autre, le combat fut acharné. Lorsque Tu parvint enfin à maîtriser le dieu des vents, les inondations reculèrent, la tempête s’apaisa. Vaincu, Tawhiri fut condamné à demeurer en exil auprès de son père le Ciel. Tu se tourna ensuite contre ses frères qui l’avaient abandonné. A nouveau vainqueur, il relégua chacun dans son domaine, mais se réserva le droit d’exploiter les richesses de la mer, des forêts et du sol. Maître d’un monde enfin calme et lumineux, Tu songea à parachever la Création. D’une poignée d’argile rouge, il modela Hine, la première femme, à laquelle il s’unit pour donner naissance au peuple des humains.
L'élève n'a pas donné ses sources.
Ce conte provient de Scandinavie et relate les origines du monde et particulièrement la naissance des premiers êtres vivants.
A l’aube du temps, l’espace n’était qu’un abîme sans fond, stérile et désert, limité au nord par le pays des glaces et au sud par le pays du feu. Du premier, monde de nuées et de ténèbres, coulaient douze fleuves de glace. Au coeur du pays du feu naissaient au contraire des rivières d’eau chaude, qui se couvraient de givre à l’approche des régions froides avant de se figer, prisonnières de l’immensité glacée. Ainsi l’abîme originel fut-il comblé peu à peu par des masses d’eau solidifiées par le froid.
A l’origine, il y a un abîme sans fond entre le Nord, pays des glaces, et le Sud, pays du feu.
Les vents brûlants du sud rencontrent le givre du nord. La banquise commence à fondre. Les gouttes de banquise donnent naissance au
Longtemps après, quand les arbres eurent poussés sur la terre, les dieux sculptèrent un homme et une femme dans deux souches. Ils leur donnèrent le souffle de vie, le mouvement, la faculté de parler, d’entendre et de voir. Ils les habillèrent. Ils appelèrent l’homme Askr et la femme Embla. Puis leurs enfants peuplèrent la Terre.
Idem.