Les séductions de la parole
HLP 1er semestre : Les Pouvoirs de la parole
Littérature

Prenez connaissance de ce corpus et constituez-vous un réservoir d'exemples littéraires utiles pour votre réflexion.
Corpus Parole Et Mensonge

Idées directrices de chacun des textes


Chanson Dalida : la parole mensongère est celle de la séduction => dénonciation du discours amoureux masculin et déconstruction de la prétendue naïveté des femmes qui s'y laissent prendre par la ridiculisation du prétendant (exemple : répétitions ironiques qui scandent les compliments - clichés).

Episode du cyclope : la parole mensongère est liée à la ruse d'Ulysse (insistance car dernier mot du texte), elle est justifiée par la volonté du héros de survivre. C'est une parole d'autodéfense. La séduction s'exprime à travers l'adjectif "douces" paroles. Le texte manifeste le pouvoir de la parole par retournement contre l'agresseur.

Discussion entre Ulysse et Néoptolème : valorisation du mensonge comme arme nécessaire pour remporter la victoire dans un monde où le héros n'existe que par ses faits d'armes. La ruse, qualité première du héros, est de nouveau mise en avant et déclarée supérieure à la persuasion et à la violence comme le montre le dernier vers.

L'ordination d'Ysengrin : Le mensonge est utilisé par Renart dans le seul but de faire une farce et de ridiculiser le personnage. Il met en valeur la ruse de Renart et la bêtise d'Ysengrin, comme dans une sorte de parodie des épopées héroïques (Ulysse). Le lecteur s'identifie au personnage du renard, ce qui vient à l'appui de la thèse de Rousseau concernant la dangerosité de la fiction.

Le Corbeau et le Renard : la parole mensongère désigne ici la flatterie, la flagornerie. C'est une satire des courtisans (qui sont représentés par le renard) mais aussi du roi, donc une discrète dénonciation d'un régime politique particulier mis en place par Louis XIV. Il y a également une dénonciation morale de l'orgueil du Corbeau => message ambigu.

Le Pouvoir des fables : texte déjà vu => pouvoir de l'argumentation indirecte, réponse à la thèse de la fiction comme mensonge immoral (de Platon à Rousseau).

Mme de Sévigné : Dénonciation de la parole courtisane à travers une anecdote cruelle. Parole mensongère par omission. Mais Mme de Sévigné va plus loin que l'anecdote car elle souhaiterait que le roi en tire un enseignement politique sur son ignorance des faits du royaume (et donc de la difficulté à prendre des décisions adéquates).

Éloge d'Hélène : puissance de la parole sur les émotions même quand elle est mensongère d'où le danger possible pour l'auditeur. Le coupable doit donc à être recherché chez l'auteur du discours et non chez celui qui le reçoit, qui lui est soumis (métaphore et analogie de la drogue).

Le Chant des sirènes : parole enchanteresse, charmeuse au sens étymologique, ensorceleuse, magique dont le pouvoir vient de la promesse de divulguer les secrets de la Connaissance (// le serpent du Paradis).

Corneille : la parole en apparence séductrice mais qui en fait menace ; compliments inversés, signe de dépit ?

Tristan et Iseult : question philosophique de la frontière entre vérité et mensonge à travers la mise en scène rusée imaginée par Iseult. Question littéraire du référent auquel renvoient les mots. Notion d'ordalie.

Les Liaisons dangereuses : problème de l'expression de la sincérité quand on est habitué au mensonge => histoire de Pierre qui crie au loup. Le personnage cherche à séduire en feignant l'amour mais va tomber réellement amoureux => comment entendre la dernière phrase de la lettre ?