Histoire et violence
Peu après sa sortie, la chanson est interdite de diffusion à la radio pour « antipatriotisme », notamment à cause de son dernier couplet. Paul Faber, conseiller municipal de la Seine, avait été choqué par le passage à la radio de cette chanson, et avait demandé qu'elle soit censurée en janvier 1955. En guise de réponse, Boris Vian écrit une mémorable « Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber » qu'il adresse pour diffusion à France-Dimanche ; toutefois cette lettre n'est publiée qu'à titre posthume. En 1958, la radiodiffusion et la vente de ce chant antimilitariste furent interdites, Boris Vian se voyant, de plus, refuser par son éditeur la partition de la première version de la chanson. L'interdiction fut levée en 1962 après la guerre d'Algérie.
Dans les années 1965-1970, pendant la guerre du Viêt Nam, la chanson a été utilisée pendant des marches pacifistes et interprétée par Joan Baez et Peter, Paul and Mary. En 1991, elle a également été utilisée durant des manifestations contre l’intervention occidentale dans la guerre du golfe. Renaud adapte (une seconde fois), la chanson qu'il publie dans L'Idiot international le 9 janvier1991.. En conséquence, la chanson pacifiste est inscrite sur la liste de proscription des radios.
Mais le sujet reste brûlant : une directrice des écoles à Montluçon, Mme Pinon, fut suspendue à vie de toute direction d’établissement pour l'avoir fait chanter à deux élèves le 8 mai 1999 pour commémorer la capitulation allemande du 8 mai1945.