Proposition de correction :
Remarques liminaires :
1. Attention à bien lire la question : certains ont répondu à la question : d'où viennent la force et l'autorité de Roland alors que la question portait sur la force et l'autorité de leur parole ! Les réponses étaient donc hors-sujet.
2. Attention à bien lire les textes : dans le discours de Roland, certains ont compris le terme "seigneur" de manière religieuse, or le vers 3 précise que Roland "dit à Olivier". Il s'agissait donc du terme hiérarchique utilisé dans le système féodal en vigueur au Moyen-Âge.
3. Quasiment personne n'a proposé de plan : un plan doit être logique et répondre de manière organisée à la question en mettant en avant les éléments de manière progressive. Il ne fallait donc certainement pas traiter le discours de Roland puis celui de Turpin mais faire un effort de réflexion pour synthétiser et regrouper les réponses.
J'ai surnoté vos copies en ne tenant quasiment pas compte de la remarque 3 et en comptant le double des points prévus pour les éléments de réponse.
4. La méthodologie est à apprendre : ceux qui ne relèvent aucun procédé n'ont pas compris l'interprétation littéraire et ne peuvent avoir la moyenne. Néanmoins, le relevé ne suffit pas : il faut expliquer le procédé et le mettre en lien avec l'élément de réponse à la question qu'il est chargé de prouver.
5. En français, comme en HLP, tout doit être rédigé : les numéros assignés à vos parties n'apparaissent que sur votre brouillon. Tout doit être transformé en phrases dans le produit fini. Relisez-vous, certains écrivent du charabia incompréhensible !
Proposition de plan (brouillon) :
Introduction : mise en situation du texte pour amener la question (rédigée de manière indirecte : "nous nous demanderons d'où..") et l'annonce du plan.
I. L'autorité de la parole des deux orateurs provient d'une force hiérarchique qui leur est supérieure : une instance politique dans le cas de Roland en la personne de Charlemagne, une instance divine dans le cas de Turpin.
=> discours de Roland : champ lexical de la hiérarchie politique : "empereur" ; "seigneur" ; "roi" et "vassal" qui est d'ailleurs mis en valeur, d'une part par la qualification qui lui est accolée : "noble" qui rappelle la hiérarchie sociale en vigueur dans le système féodal et a aussi une connotation méliorative + sa place en fin de discours qui fait résonner longtemps le mot dans la tête de ceux qui écoutent et soulignent l'importance de ce lien de vassalité qui fait l'honneur de celui qui sert son seigneur.
=> le vocabulaire politique dans le second discours est soumis au religieux puisqu'il s'agit désormais d' "aider le roi" que Turpin nomme d'ailleurs familièrement "Charles". La répétition de l'expression "au nom de Dieu", mise en valeur par l’encadrement entre deux virgules, montre clairement l'origine de la force et de l'autorité de la parole de l'archevêque, dont la fonction dans la hiérarchie catholique en fait un représentant de l'autorité divine.
II. La force de la parole des deux orateurs vient également de leur capacité à galvaniser leurs troupes : en valorisant le courage des Français dans le premier discours, en en promettant l'éternité paradisiaque dans le deuxième.
=> outre le lexique mélioratif, on pouvait souligner la litote "pas un n'est lâche" qui signifie en fait - tous sont courageux - qui permet à la fois de mettre en avant le courage des guerriers mais aussi leur humilité puisque leur qualité est exprimée par la négative comme pour l'amoindrir.
=> l'archevêque a une parole qui agit parce qu'elle tient son autorité directement de Dieu. Ainsi, Turpin peut-il absoudre et bénir : l'emploi du futur lignes 25 à 27 montre que le résultat de cette parole-action ne peut être mis en doute. La fin de la troisième strophe montre d'ailleurs l'efficacité immédiate de leur absolution tandis que la forme emphatique "les voici absous" prouve que la parole a agi dans le réel.
III. Cette force et cette autorité sont enfin perceptibles dans une mise en scène des discours qui rappellent concrètement l'origine de ce pouvoir : mise en scène repérable grâce à deux objets symboliques et à une disposition spatiale étudiée.
=> la personnification de l'épée qui est nommée : "Durandal" et a une qualité morale grâce à l'adjectif "bonne" montre qu'elle devient un personnage à part entière qui se bat également au service de son empereur qui en est la source
l'emploi de la croix joue le même rôle pour Turpin puisqu'il n'a même plus besoin de l'objet réel, son "signe" suffit.
=> les indicateurs spatiaux sont importants dans le discours de Turpin puisqu'il y a un jeu assez visuel entre le haut et le bas qui symbolisent le ciel et la terre : Turpin est du côté céleste puisqu'il "monte une colline" (verbe d'ascension renforcé par une topographie élevée) et est de plus sur un cheval tandis que les Français "mettent pied à terre et se prosternent" puis "se relèvent" (verbes de mouvement évoquant le rabaissement). D'ailleurs la préposition "sur" (vers 34) renforce par son sémantisme ( = son sens) l'ascendant de Turpin sur eux.
Conclusion : synthèse rapide et claire des éléments de réponse à la question posée.
Légende :
éléments de réponse clairement énoncé en début de paragraphe
arguments
procédés.